Actualités - Colloque - Sites industriels de l'armement

Publié le 28 janvier 2019

SITES INDUSTRIELS DE L’ARMEMENT : HISTOIRE ET DEVENIR (DU XIXe AU XXIe SIÈCLES)

Colloque organisé par la Communauté d’agglomération de Grand Châtellerault et le Service historique de la Défense Centre des archives de l'armement et du personnel civil dans le cadre du bicentenaire de la Manufacture d'armes de Châtellerault

LES JEUDI 26 ET VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2019 À CHÂTELLERAULT

L’année 2019 sera l’occasion de célébrer le bicentenaire de la fondation de la manufacture royale, puis nationale, d'armes de Châtellerault. 150 ans d'histoire militaire, industrielle et ouvrière et un demi-siècle de mutation et de reconversion seront retracés lors de divers événements organisés localement tout au long de l’année.
Pour clôturer le cycle de commémorations et de mise en valeur du site, la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault et le Service historique de la Défense s'unissent pour organiser un important colloque pluridisciplinaire, les 26 et 27 septembre 2019. Pendant ces deux journées, historiens, chercheurs, étudiants et acteurs des mondes culturel, muséal et associatif, seront invités à partager leurs regards et expériences sur les sites industriels de l'armement, pour une analyse croisée de leurs évolutions, dans une double perspective à la fois historique et prospective sur le devenir de ces sites.

La Manufacture d'armes de Châtellerault a été créée par décret royal le 14 juillet 1819, dans le cadre d'une stratégie de déplacement des usines d’armement de l'Est trop exposées en cas de conflit armé au profit d'une installation plus sécurisée au sud de la Loire, sur un grand axe de communication. Si les premières années de la production ont été marquées par la fabrication d'armes blanches, puisant dans le savoir-faire alsacien (Klingenthal), le site a peu à peu pris de l'importance sur le plan de la création et de l'innovation (Fusil Lebel, années 1880). La physionomie de la manufacture a évolué parallèlement au développement des fabrications de sorte que, même un demi-siècle après la fin de son activité de production, le site témoigne encore de 150 ans d'innovations dans le domaine de l’architecture industrielle. L'ancienne manufacture d'armes a aussi profondément marqué la mémoire ouvrière des « manuchards » et laissé une empreinte indélébile dans l’esprit des Châtelleraudais. Depuis sa fermeture en 1968, « la Manu » a poursuivi son évolution, entre périodes d'abandon, de destruction, de restauration et de revalorisation. 2019 est ainsi une étape importante dans l’histoire de ce site en perpétuelle mutation, dont l’avenir se redessine constamment. 

Depuis la désindustrialisation de l’Europe dans les années 1960, le vif intérêt de la communauté scientifique et des pouvoirs publics sur la question des sites et ensembles industriels, leur histoire, leur réutilisation et leur « patrimonialisation » a suscité un foisonnement de travaux sur des thématiques diverses : économie, histoire des productions, des techniques, énergies, architectures, conditions et mémoires ouvrières… La mise en perspective de sites industriels de diverses natures a été rendue possible, par exemple, par la publication d’inventaires thématiques régionaux. Pourtant les recherches menées à l’échelle nationale sur les arsenaux et les manufactures d’armes restent encore largement organiques et monographiques. Il paraîtrait donc aujourd’hui pertinent de reprendre le fil de ces réflexions en considérant les sites de fabrication d’armes comme un réseau dont les flux de production, les mutations économiques, sociales et architecturales se répondent et participent d’un développement commun. Au cours des deux journées et à travers toutes les disciplines intéressées, le colloque sera l'occasion de s'interroger sur les spécificités et les points de convergence de ces sites, les uns par rapport aux autres mais également par rapport aux diverses industries coexistantes. La fermeture de sites ayant induit des changements de statut et de propriétaire, leur sort a pu diverger, entre destructions et réhabilitations, oubli et (re)construction des mémoires. La réflexion s'ouvrira donc sur la place que prennent ces sites aujourd'hui dans les villes, dans les politiques de valorisation et les projets d'avenir.
Les propositions de communication pourront concerner l'ensemble des sites de productions d'armement en France ou à l'échelle européenne, et plus particulièrement, en priorité, le premier cercle des sites industriels concernés : les manufactures nationales d’armes (Châtellerault, Saint-Éenne et Tulle) et les établissements de fabrication d'armement terrestre. Les propositions peuvent être monographiques, contextuelles, prospectives ou de retour d'expérience, aborder des cas d’étude, des séries d’objets ou des corpus. Elles peuvent traiter de sujets techniques, économiques, sociaux, architecturaux, mémoriels, etc.

Les grands axes thématiques qui articuleront les deux journées sont les suivants :
1. Les sites industriels de l’armement : histoire et évolution
Les communications de la première journée mettront en lumière les spécificités de ces établissements et leur rôle en tant que creuset d'innovations.
Axe 1 : Dans quelle mesure les manufactures, arsenaux, poudreries..., pendant leur période d'activité, ont-ils initié ou au contraire suivi les évolutions des techniques et modes de production, de l'architecture industrielle, de la condition ouvrière, observables à l’échelle de l’industrie française et européenne au fil des siècles ?
Axe 2 : Peut-on considérer qu'il existe un « réseau » des sites industriels de l’armement, fonctionnant comme un ensemble soumis à des processus globaux, ou bien s'agit-il davantage d'« unités » ?
2. Les sites industriels de l’armement : reconversion et devenir
Les communications de la deuxième journée permettront d'appréhender la façon dont, pendant les années de reconversion, a été abordée la notion de mémoire des sites.
Axe 3 : Des liquidations aux reconversions : quelle place pour les sites industriels de l’armement dans la ville et les politiques de valorisation ? Cet axe traitera des mutations des sites de production d'armement après leurs fermetures : reconversion, réutilisation, réhabilitations... Il s’agira de définir et d’approfondir comment ces sites, privés de leurs fonctions initiales, ont trouvé ou non une nouvelle place dans la ville, dans la valorisation patrimoniale, voire dans le domaine de l'innovation (architecturale, muséale, numérique...) ?
Axe 4 : Que reste-t-il des sites industriels de l’armement ? Entre oubli et mémoire, cet axe sera l'occasion d'aborder la construction des notions de mémoires historique, ouvrière, locale... : que transmet-on ? qu’oublie-t-on ? Quelle mémoire nécessairement subjective sauvegarder et quels acteurs y participent ?

Les communications
Les proposions de communication, uniquement en français (3000 signes incluant titre, points forts de l'argumentaire et ressources mobilisées), accompagnées d'un court curriculum vitae (notice de 500 signes précisant le nom sous lequel l'intervenant souhaite être cité, un contact téléphonique, un courriel, son affiliation professionnelle et son laboratoire de rattachement le cas échéant) sont à adresser au plus tard le 18 février 2019 soit : 
- par courriel à patrimoine@grandchatellerault.fr
- par courrier postal au Service patrimoine et Pays d’art et d’Histoire de Grand Châtellerault, « Colloque Manu 2019 », Hôtel de communauté, 78 Boulevard Blossac, 86100 Châtellerault (Les actes du colloque feront l’objet d’une publica on en 2020).

Le Comité scientifique
– Marie-Claude ALBERT, chercheur, historienne associée au CRIHAM (Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l'art et musicologie), Université de Poitiers, membre du CCHA (Centre Châtelleraudais d'Histoire et d'Archives) et de l'AFHMT (Association pour l'Histoire du monde du travail).
– Sophie BREGEAUDROMAND, conservatrice des musées de Châtellerault.
– Patrice BRET, historien des sciences et techniques, chercheur au Centre Alexandre-Koyré (CAK), ancien directeur scientifique du Département d'histoire de l'armement, à la DGA (Délégation générale pour l'armement).
– Nicolas JACOB, directeur du Centre des archives de l'armement et du personnel civil, Service historique de la Défense.
– Anne-Elyse LEBOURGEOIS, conservatrice du patrimoine, Centre des archives de l'armement et du personnel civil, Service historique de la Défense.
– Pascale MOISDON, chercheur au Service régional de l'inventaire et du patrimoine, Région Nouvelle-Aquitaine, site de Poitiers.
– Patrick MORTAL, historien spécialiste de l'histoire des arsenaux, membre de l'AFHMT (Association pour l'histoire du monde du travail).
– Emilie d'ORGEIX, historienne de l’architecture et des techniques, directrice d’études à l'EPHE (École Pratique des Hautes Études).
– Paul SMITH, historien, ancien chargé du patrimoine industriel et technique à la DGP (Direction générale des patrimoines), Ministère de la culture.

Le Comité organisateur
– Pour la Communauté d’agglomération de Grand Châtellerault : Virginie TOSTAIN, responsable du service Patrimoine, et Nicolas COURTEIX, chargé de mission au service Patrimoine.
– Pour le Centre des Archives de l'Armement et du personnel civil, Service historique de la Défense : Nicolas JACOB, directeur, et Anne-Elyse LEBOURGEOIS, conservatrice du patrimoine.