Enquêtes et Témoignages
La collection « Enquêtes et témoignages » est consacrée aux sources orales comme contribution à l’histoire industrielle. Constituée à ce jour de deux publications, et d'une troisième en cours de rédaction, elle s'attache à valoriser les témoignages d'anciens dirigeants, d'anciens ouvriers d'entreprises disparues offrant aux lecteurs une vision plus colorée, plus vivante de la vie du travail en Belgique et de ses développements.
Cette collection ne vise donc pas à remplacer les études historiques dites traditionnelles réalisées sur les sujets évoqués par "Enquêtes et témoignages" mais à créer un complément d'information, une source pour l'histoire sociale dans son sens le plus large.
La nécessité d'une telle entreprise de publication tient au fait qu'au XXIème siècle, "il est opportun de recueillir les témoignages des acteurs qui ont vécu, pendant la seconde moitié du siècle écoulé, les changements fondamentaux induits par la transformation des procédés de fabrication, évolution qui a rendu caduques les savoirs ouvriers traditionnels. L'ouvrier hautement qualifié d'autrefois, que les entreprises recherchaient et tentaient de retenir, a été progressivement remplacé par des techniciens hautement qualifiés et par des manoeuvres, souvent d'origine immigrée, en même temps que les effectifs décroissaient. Ces deux mouvements complémentaires de déqualification et de dégradation de l'emploi constituent un élément essentiel qui compose la trame de l'évolution du monde industriel pendant cette période."
«[...] Ces enquêtes permettent de replacer les réalités sociales et professionnelles dans un processus historique à la dimension individuelle, humaine. Les témoignages fournissent une connaissance instinctive, sensible, affective, une dimension absente dans l'approche historique traditionnelle. Ils donnent la parole aux catégories sociales largement marginalisées dans l'histoire.» Enquêtes et témoignages : documents. - 2003
Ils peuvent être obtenus au prix de 11 € le numéro + frais de port en nous envoyant une demande par courriel à l'adresse info@patrimoineindustriel.be.
N°2 - Industries à la campagne, transformations du bois
Industries à la campagne, transformations du bois / Jean-Jacques VAN MOL. - Liège : Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles, 2004. - 84 p. : ill. en noir, couv. ill. en noir et en coul.; 30 cm
Prix : 11 € + frais de port en nous envoyant une demande par courriel à l'adresse info@patrimoineindustriel.be.
La forêt a toujours constitué une source de richesses pour les régions qui en sont pourvues. Avec la Révolution Industrielle, l'exploitation forestière se tranforme en abandonnant la production de charbon de bois et s'adapte aux nouveaux marchés des charbonnages pour la fourniture de bois de soutènement et la production de traverses de chemin de fer. Les scieries se multiplient pour alimenter un marché en pleine expansion. La scierie Bourtembourg à Samart a été étroitement associée à l'exploitation du marbre dans les carrières de Villers-le-Gambon pour la fourniture de rouleaux en bois. La boisellerie Willame à Pernelle-lez-Couvin a founi entre autres des manches de pioches pour le Congo-belge.
De nouvelles activités de transformation se développent également parmi lesquelles la saboterie joue un rôle souvent méconnu. La fabrication de sabots va se répandre dans toutes les régions rurales à partir du milieu du XIX° siècle, le sabot va chausser en toutes circonstances jusque sur les chantiers des usines et dans les carrières. Trois centres de production sabotière vont se démarquer grâce à l'acquisition de machines, centres où cet artisanat va atteindre une échelle industrielle pendant la période d'entre-deux-guerres : le Pays de Waes, l'Entre-Sambre-et-Meuse et le Luxembourg. Une série d'enquêtes a été menée en 1994 et 1995 principalement dans le village de Nismes, mais aussi à Villers-la-Tour et à Hennuyères, à une époque où le souvenir de cette importance activité était encore présent dans les esprits.
La chaisière Saint-Joseph à Morialmé, née à la fin du XVIII° siècle, a récemment interrompu son activité. Nous avons rencontré Charles Mathieu son dernier propriétaire qui nous raconte son métier.
Témoignages et documents anciens apportent un éclairage sur ces entreprises, parfois oubliées, souvent méconnues, elles ont contribué à la prospérité de leur région.
N°1 - Fonderies de fer et poêleries en région couvinoise
Fonderies de fer et poêleries en région couvinoise / Jean-Jacques VAN MOL. - Liège : Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles, 2004. - 91 p. : ill. en noir, couv. ill. en noir et en coul.; 30 cm
Prix : 11 € + frais de port en nous envoyant une demande par courriel à l'adresse info@patrimoineindustriel.be.
Pendant le XX° siècle, Couvin et Frasnes-lez-Couvin ont été un centre sidérurgique important pour la fabrication d'appareils de chauffage. Cinq entreprises se sont partagé un marché en plein croissance, celui des poêles et des cuisinières devenus accessibles au plus grand nombre grâce à une production industrielle. Quatre fonderies ont produit ces appareils : Saint-Joseph, La Couvinoise, L'Eau-Noire-Somy et Efel. Une cinquième, Saint-Roch, s'est spécialisée dans les appareils de chauffage central : chaudières et radiateurs. Après une période de grande prospérité qui a suivi le seconde guerre mondiale, ces entreprises ont dû faire face à des difficultés structurelles et conjoncturelles qui ont provoqué faillités, absorptions et regroupements pour ne laisser subsister, à l'aube du XXI° siècle, que deux firmes, Efel et Saint-Roch, qui ont franchi avec succès la crise pétrolière des années 1970.
L'ouvrage reproduit textuellement les témoignages, enregistrés au début des années 1990, d'une quinzaine d'acteurs qui ont vécu de l'intérieur, à tous les échelons de la chaîne de fabrication, ces périodes d'abondance, de plein-emploi puis de restrictions et de faillites. Ouvriers hautement qualifiés tels que fondeurs, émailleurs, monteurs, magasiniers et ingénieurs évoquent pour nous leurs parcours professionnels. Certains, tels que les émailleurs et les fondeurs, nous décrivent les gestes précis d'un savoir-faire empirique hérité d'une longue tradition, ils évoquent également la disparition de leur métier de type artisanal pour laisser la place à la mécanisation et à la robotisation.
Ces récits témoignent de la vitalité et du dynamisme d'une région proche de la frontière française où les échanges transfrontaliers de main-d'oeuvre et de savoir-faire sont monnaie courante.