Actualités - Vient de paraître : le DVD "Déjà s'envole la fleur maigre"

Publié le 22 novembre 2016

Film emblématique du cinéma social belge par son contenu et sa destinée, Déjà s’envole la fleur maigre est sans conteste le chef-d’oeuvre de Paul Meyer (1920-2007). Demeuré invisible à tort pendant plusieurs décennies, ce film a retrouvé toute sa splendeur grâce à la restauration de la Cinémathèque royale de Belgique.

En complément : Klinkaart et Stèle pour Egmont illustrent la maîtrise cinématographique de Meyer, tandis que Juan Jimenez. Séquence d’un film souligne
une fois de plus l’attachement du réalisateur à l’être humain et au sort des travailleurs.


CONTENU
-Déjà s’envole la fleur maigre - 1960, 80 min.
Une famille italienne en quête d’une vie meilleure vient rejoindre le père, mineur dans le Borinage. Cette arrivée est doublée d’un départ imminent, celui de Domenico, autre mineur italien, qui après 17 ans dans la mine ne pense qu’à rentrer dans son village, car le travail se fait de plus en plus rare. Meyer filme avec poésie, et avec une grande maîtrise du cadre, la mélancolie, la misère mais aussi les joies des familles de mineurs : le premier jour des enfants à l’école, les dimanches festifs, les jeux sur les terrils…

-Klinkaart (La briqueterie) - 1956, 19 min.
Lors de sa première journée de travail dans une briqueterie de la région anversoise au début du siècle dernier, une ouvrière adolescente fera d’abord face au bizutage par les garçons de l’entreprise puis, en fin de journée, au patron revendiquant son « droit de cuissage ». Censuré lors de son passage à la télévision, le film dénonce l’exploitation de la classe ouvrière. 

-Stèle pour Egmont - 1958, 14 min.
Sur fond d’images du château de Gaasbeek, résidence du comte d’Egmont, Meyer rend hommage au désir de liberté et à la joie de vivre : désir de liberté qui mena la résistance des Pays-Bas contre l'Inquisition et la politique répressive de Philippe II et joie de vivre des populations des Pays-Bas. Le texte de Goethe sert admirablement cette ode à la liberté et à la justice, contre la cruauté et l’oppression.

-Juan Jimenez. Séquence d’un film - 1963, 21 min.
Paul Meyer, documentaliste et toujours fasciné par ses contemporains, consacra 8 épisodes de la série télévisée Ce pain quotidien à l’immigration des travailleurs étrangers en Belgique. Cette série s’attache à évoquer tous les aspects de l’immigration. On y découvre, entre autres, l’histoire de Juan Jiménez, un jeune homme andalou qui part pour la Belgique à la recherche d’un emploi. La séquence présentée ici est un montage de Meyer pour présenter la série. On y découvre la jeunesse de Juan, et son passage à la vie adulte, à dos de mulet.

-Interview avec Paul Meyer - 1994, 5 min.
Interview de Paul Meyer lors de la ressortie du film en 1994. Il s’exprime sur les motivations qui l’ont mené à réaliser Déjà s’envole la fleur maigre, et sur la carrière manquée du film, qui le laisse un peu amer.

Disponible à la Cinémathèque royale de Belgique (au prix de 15 € + frais de port éventuels) ou en commerce.

Bande-annonce visible sur la page YouTube de Cinematek.


L'interview de David Houbrechts sur La Première - 1er juin 2016