Actualités - Tout ou presque… sur le Congrès international de Freiberg pour la sauvegarde du Patrimoine industriel
Publié le 10 janvier 2010Par Jean-Louis Delaet,
Dans le cadre de la présidence de « Patrimoine industriel Wallonie-Bruxelles », Jean-Louis Delaet s’est rendu du 30 août au 5 septembre au XIVe Congrès du Comité international pour la Sauvegarde du Patrimoine industriel (TICCIH), dont le thème était « Economie et Ecologie », qui avait lieu à Freiberg en Saxe, dans l’ancienne Allemagne de l’Est.
Pendant une semaine, trois cent cinquante participants provenant de trente-huit pays ont suivi pas moins de cent nonante exposés donnés au sein de cinq ateliers et ont participé à deux journées d’excursion. Les congressistes étaient originaires à 80 % des pays anglo-saxons, d’Allemagne et d’autres pays d’Europe du Nord ainsi que du Japon. Freiberg est le siège depuis le XVIIIe siècle d’une Académie des Mines renommée et est aujourd’hui celui d’une Université technologique qui développe aussi, depuis 2001, un programme de formation en archéologie industrielle.
Le Congrès était placé sous le patronage de la Ministre des Universités, de la Recherche et des Beaux-Arts du Land de Saxe. Celle-ci a insisté sur le fait que près de 20.000 monuments techniques et industriels étaient listés en Saxe, berceau de la Révolution industrielle dans cette partie de l’Europe. La séance d’ouverture a aussi mesuré le chemin parcouru en Allemagne, sur le plan de la mise en valeur du patrimoine industriel, depuis le premier congrès allemand du TICCIH à Bochum en Rhénanie du Nord - Westphalie en 1975, parmi les intervenants, le directeur du Deutsches Bergbau-Museum à Bochum, Rainer Slotta.
La première excursion d’un jour a porté sur le réaménagement du paysage des zones d’extraction de lignite à ciel ouvert dans le Brandebourg, au nord de la Saxe. Ce projet a été mené brillamment par le même auteur de projet que pour la rénovation de la vallée industrielle de l’ « Emscher Park » dans la Ruhr : l’IBA – International Building Exhibition. Grâce à cette opération appelée « See » qui signifie mer et lac en allemand, les anciennes mines à ciel ouvert deviennent des étendues d’eau destinées aux activités de loisir.
La deuxième excursion concernait la ville de Chemnitz, l’ancienne Karl-Marx-Stadt et plus particulièrement son Musée de l’Industrie fondé en 1998 qui préserve l’histoire industrielle de la Saxe. Ce musée est certainement un exemple pour les muséographes spécialisés dans ce domaine pointu qu’est l’histoire des techniques et les Allemands sont en général férus de cette spécialité. L’utile est joint à l’agréable grâce à une scénographie interactive et au fonctionnement des mécaniques anciennes conservées : machines à vapeur, presses, métiers à tisser en action. A découvrir absolument… Christine Dupont lui consacre un article spécifique dans cette newsletter.
Mais la ville de Chemnitz est une ville sinistrée aujourd’hui. Son industrie a été bradée après la réunification de l’Allemagne en 1989 : le tiers de la population est partie ; le maillage urbain est détruit et la ville est en voie de redéploiement. Tous ces changements ont représenté aussi beaucoup de vies brisées !
Comme une heureuse coïncidence, le Président du Comité organisateur de TICCIH Freiberg était le Professeur Helmut Albrecht qui n’est autre que l’expert que l’UNESCO vient de désigner pour l’examen du dossier de candidature des quatre sites miniers majeurs de Wallonie au Patrimoine mondial.
Jean-Louis Delaet a eu l’occasion de le rencontrer et surtout de lui présenter un résumé du dossier de candidature des quatre sites en anglais. Le Président de PIWB a aussi pu s’entretenir avec des membres éminents d’ICOMOS, le Conseil international des Monuments et Sites. Cette mission a également raffermi nos liens avec le pendant du PIWB en Flandre : le SIWE (Steunpunt voor Industrieel en Wetenschappelijk Erfgoed).