Actualités - L’ascenseur hydraulique à bateaux des Fontinettes
Publié le 1 août 2011Fort des exemples belges (4 ascenseurs hydrauliques du canal du Centre) et anglais (ascenseur hydraulique d’Anderton) de mise en valeur et d’exploitation touristique, la ville française d’Arques se propose de restaurer (et de remettre en service ?) l’ascenseur hydraulique à bateaux des Fontinettes arrêté en 1967, récemment cédé par les Voies Navigables de France (VNF).
Il est situé en amont de Saint-Omer, à l’extrémité du canal du Neufossé, au débouché dans l’Aa qui se jette dans la mer du Nord à Gravelines.
Au départ, fossé défensif (et limite linguistique entre flamand et picard ?), le Neuf Fossé creusé au 11e siècle, a, par la suite, servi de canal pour bateaux.
Au 17e siècle, devenu le Neufossé, Vauban le fit élargir et y projeta des écluses à portes « pointues » (busquées) pour permettre la navigation de Lille (et le bassin minier du Borinage et du Nord-Pas-de-Calais) à la mer, sans passer par les Pays-Bas Espagnols.
Ce canal fait actuellement partie de la liaison Dunkerque-Escaut à grand gabarit.
A la fin du 18e siècle, cinq écluses superposées furent édifiées à Arques pour rattraper la dénivellation de plus de 13 mètres.
En 1880, le trafic croissant, il fut décidé de les doubler par un ascenseur hydraulique à deux bacs en balance, proposé par Edwin Clark, qui venait d’achever celui d’Anderton en Grande Bretagne (1878), et qui établira ceux du canal du Centre (1917).
Construit en 1887 par les Etablissements Cail, Paris, il fut inauguré en 1888.
Ne pouvant plus assurer le trafic annuel de plus de 12.000 bateaux, l’échelle de 5 écluses fut remplacée en 1967 par une seule écluse moderne de 13,13 m de chute permettant d’écluser à la fois 6 péniches de 38,50 m (type Freycinet de 300 tonnes), en 45 minutes.
L’ascenseur fut alors désaffecté, abandonné à son sort et remis en état de visite touristique en 1979, grâce à l’action d’une association locale. En 1987, il fut classé monument historique.
Il comporte deux bacs en métal supportés chacun par un piston de 2 m de diamètre et de 15 m de hauteur. Trois tours carrées en maçonnerie de briques et chaînage de pierre de taille, coiffées de toits en zinc, guident les bacs dans leur course.
Les portes levantes sont actionnées par des charpentes métalliques en treillis.
Une péniche est placée dans le bac du haut (dont le piston serait bétonné…).
En amont, le canal d’amenée à l’ascenseur est comblé sur plus d’une centaine de mètres.
www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/HTML/IVR31/IA62000847/index.htm