Actualités - Lille : Congrès international du TICCIH – « Le patrimoine industriel au 21ème siècle : nouveaux défis »

Publié le 1 décembre 2015

Par Jacques Crul, Secrétaire de PIWB

Du 7 au 11 septembre 2015 s’est tenu à la Faculté de Droit de l’Université de Lille, le 16ème Congrès international du TICCIH (The International Committee for the Conservation of the Industrial Heritage) sur le thème « Le patrimoine industriel au 21ème siècle : nouveaux défis ».

Le congrès était précédé de deux jours de visite dans la région de Calais & Dunkerque et suivi de deux journées de découverte dans la région parisienne.

Le congrès était présidé par le Professeur Florence Hachez-Leroy, de la ComUE Lille Nord de France et du CNRS, et organisé par le CILAC (Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel), organisme avec lequel PIWB entretient des relations suivies. Sa Présidente, Mme Gracia Dorel-Ferré, est membre de notre association.

PIWB était représenté par trois de ses administrateurs, à savoir M. Jean-Louis Delaet, Président, M. Guido Vanderhulst, Vice-Président Bruxelles et Président de BruxellesFabriques et votre serviteur. Mme Maryse Willems, du Grand-Hornu, a également  participé à la journée inaugurale.

Ce 16ème congrès du TICCIH fut sans conteste un bon cru, tant sur le plan du contenu que des visites proposées. L’organisation était toutefois perfectible, notamment, en ce qui regarde la  traduction (qui n’était pas simultanée) et la disponibilité de la wifi. Mais l’essentiel était présent: le contenu, et les échanges furent riches et variés, montrant un contexte de plus en plus malaisé quelle que soit la région du globe où on se situe, aussi inquiétant que ne peuvent être passionnants tous les défis à relever pour le 21ème siècle !

 

La première matinée se déroulait en séance plénière. Quelque 300 personnes venues du monde entier étaient inscrites au congrès. Le congrès a été ouvert par Eusebi Casanelles, Président mondial du TICCIH, suivi de Gracia Dorel-Ferré, de Jean-François Caron, Vice-Président de la Mission Bassin Minier, et d’un représentant du CHT.

Quatre interventions ont eu lieu en matinée :

- Jean-François Caron, en sa qualité de Maire de Loos-en-Gohelle  et de créateur de la Chaîne des Terrils, a parlé de l’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur la liste du patrimoine de l’humanité, dont il fut un des principaux artisans ;

- Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, Directrice Générale d’ICOM, a abordé les futurs enjeux des musées dans les régions industrielles ;

- Lucie K. Morisset, de l’Université du Québec à Montréal, a présenté une réflexion sur l’usage du patrimoine industriel dans les sociétés postcoloniales ;

- et Robert Vergnieux, d’Archéovision, a suivi comment la communauté des chercheurs s’est appropriée les outils numériques en 3D initialement conçus pour l’industrie.

Le congrès s’est ensuite poursuivi en ateliers organisés sur trois journées, dans lesquels sont intervenus un certain nombre de représentants du patrimoine industriel belge et notamment

- pour la Wallonie : Jean-Louis Delaet, en sa qualité de Président de PIWB, pour présenter les actions de notre association, Marie-Aline Angilis, de l’Université de Liège, sur l’introduction au musée de récits de vie concernant la sidérurgie liégeoise, Bénédicte Duhaut pour Méta-Morphosis et le travail effectué au charbonnage de Cheratte, Olivier Clynckemaille pour présenter le Musée de la Rubanerie cominoise et Pierre-Louis François, jeune architecte theutoix,  concernant un projet de petit patrimoine industriel wallon sur d’anciens sites miniers à Oneux

- Guido Vanderhulst a présenté, au nom de BruxellesFabriques,  25 ans d’actions en faveur du patrimoine industriel en région bruxelloise et Joaquin De Santos a exposé le projet de restauration des machines de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens

- pour la Flandre, on pourrait pointer les interventions de Patrick Viaene, Joeri Januarius (ETWE) et Alexander Vander Stichele (FARO), Bruno De Corte, Andriaan Linters (VVIA).

 

Télécharger le Programme complet et les Résumés des communications

 

L’après-midi de la deuxième journée a été consacré à une découverte pédestre de Roubaix et de son patrimoine industriel, et notamment de l’ancienne usine Delattre, devenue l’ENPJJ (École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse), la filature Motte-Bossut, devenue le Centre National des Archives du Travail, diverses usines textiles reconverties en logements, l’Impasse des Villas (ancienne courée) et la Condition publique, entrepôt destiné initialement au conditionnement de la laine et des soies, devenue centre culturel.

Le jeudi 10 septembre a été consacré à la découverte du bassin minier, un premier groupe visitant la région minière du Nord et l’autre celle du Pas-de-Calais.

Le circuit Nord a débuté par la Cité de la Clochette (Douai,) cité-jardin typique de la Compagnie des Mines d’Aniche. Vint ensuite la visite de la Fosse Delloye (Lewarde), siège du Centre Historique Minier depuis 1984, les Cités Lemay et Sainte-Marie (Pecquencourt), la Fosse Arenberg (Wallers), de la Compagnie des Mines (Anzin),  où fut tourné le film Germinal de Claude Berri en 1993, la Cité d’Arenberg et enfin la mare (Goriaux) et le terril n°171, issu de la fosse d’Arenberg.

Le circuit Pas-de-Calais a débuté par la découverte de la Fosse 9-9 bis (Oignies), qui fut la dernière houillère à fermer ses portes, en 1990, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Classé monument historique, elle est destinée à devenir un pôle de création musicale et accueille un vaste espace de concerts, le Métaphone, dont les façades produisent et diffusent des sons.

Les participants ont ensuite été emmenés dans la Cité-Bruno (Dourges). Cette cité, en pleine rénovation actuellement, fut probablement la première cité-jardin construite en France (1904-1908).

Le circuit s’est poursuivi dans la Cité de la Faisanderie et celle de la Forêt (Lubercourt), deux cités construites en 1946 par le Groupe de Oignies après la nationalisation des mines. La Cité de la Forêt était composée de chalets en bois industriels et organisée selon un système de ruelles en impasse, destinées à préserver la tranquillité des cadres qui y logeaient.

Le reste de la journée s’est déroulé à Loos-en-Gohelle, tout d’abord à la Fosse 11/19, qui représente un des quatre sites emblématiques du Nord-Pas-de-Calais, et qui est le siège de la célèbre Chaine des Terrils. Accolée au siège d’extraction se trouve la Cité des Provinces, particulièrement bien préservée, et les deux plus hauts terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, les n° 74 et 74 bis, culminant à 186 mètres au-dessus du niveau de la mer, et partiellement accessibles en autocar.